On me reproche parfois, dans ce blog, de verser dans le catastrophisme.
Il est vrai que, d’édito en édito, depuis des années, j’alerte ici, parfois, sur des dangers de toutes natures. Quiconque reprendra ces éditos et leurs contenus sera malheureusement surpris de retrouver combien de perturbations annoncées se sont effectivement produites .J’aurai préféré avoir tort plus souvent. Pour ne prendre qu’un exemple récent, ce que j’avais dit, à contre courant de tous les éditorialistes, sur le sommet de Londres, se révèle malheureusement fondé: chaque jour qui passe montre en effet que rien de ce qui y avait annoncé si triomphalement ne se met en place, et en particulier que les Etats Unis et l’Europe s’éloignent sur tout, au lieu de mettre en place une gouvernance globale, si urgente . Ce fut, comme je l’avais crains et écrit, une comédie.
Par ailleurs, d’édito en édito, j’essaie aussi de montrer que, dans de nombreux domaines, certains groupes, certains pays, certains savants, certains artistes, sont en train de trouver les réponses à ces défis. C’est le cas pour les énergies renouvelables, c’est le cas dans les banlieues et c’est le cas aussi dans ce que je vois tous les jours, partout dans le monde, par la microfinance.
Enfin, si je propose des solutions aux problèmes que je signale, je ne reviens pas sans cesse sur leur mise en œuvre. Je n’ai pas envie de signer chaque semaine le même éditorial ; j’essaie d’etre cohérent, sans bégayer.
Le rôle d’un éditorialiste, c’est d’apporter un angle, un point de vue, une idée neuve. D’etre en avance. Au risque de ne pas hurler avec les loups. Au risque de ne pas chanter avec tous les chœurs. Au risque de se tromper.
Bien des promesses nous sourient ; bien des catastrophes nous menacent. Nous sommes à la fois en 1933 et en 1945. C’est en en prenant conscience qu’on pourra le mieux éviter le pire et réussir le meilleur. C’est en prenant exemple sur ceux qui osent, et réussissent, qu’on pourra faire de cette planète l’endroit heureux, exaltant, paisible, vivable, pour tous, qu’elle peut encore devenir.