Depuis quelques années, le cinéma et les jeux vidéos nous racontent de façon lancinante les mille et unes catastrophes qui pourraient détruire l’humanité. Mais quand il s’agit de menaces tout aussi épouvantables, mais bien réelles, nul n’en parle.
Ainsi du tsunami, dont chacun savait depuis des années qu’il pouvait se déclencher et dont personne n’a pensé à mettre en place les moyens de prévenir les populations côtières. Ainsi des diverses formes de grippe venues du monde animal, et dont on commence à peine à se préoccuper sérieusement.
Ainsi, d’autres menaces, tout aussi terribles, et bien moins hypothétiques. Deux exemples :
- On sait de façon certaine, qu’ Apophis, un astéroïde d’environ 270 m de diamètre pour une masse de 27 millions de tonnes pourrait croiser l’orbite de la Terre le 13 avril 2036. Le choc dégagerait une énergie de plus de 500 mégatonnes soit 35.0000 fois plus que la bombe larguée sur Hiroshima le 6 août 1945. Le risque d’une collision frontale est mince, (une chance sur 45 000, semble-t-il) mais le dommage serait immense. Que fait-on pour se donner les moyens de dévier ce monstre ? Presque rien, sinon discourir sur une éventuel projet de traité international qui devrait bientôt etre soumis à l’ONU.
- Plus grave encore, beaucoup de spécialistes murmurent que la transformation du climat, aggravée ou non par l’activité humaine, pourrait avoir, à court terme, des conséquences mortelles pour l’espèce humaine : Soit elle libérerait des bactéries contenues dans la toundra sibérienne, ( plus précisément dans la merzlota, terme russe pour définir le pergélisol, la partie gelée du sous-sol de la toundra ), entrainant la formation de méthane et sa transformation partielle en protoxyde d’azote, ayant beaucoup plus d’impact sur le climat que le gaz carbonique . Soit parce que cela libérerait directement des puits de méthane, (aujourd’hui piégés dans des cristaux d’eau) qui se répandraient sur la planète en un nuage asphyxiant. De ces hypothèses, beaucoup de savants parlent ; certains ont mesuré la présence de ces bactéries dans la mer de Laptev, en Russie, au bord de l’océan arctique. Certains avancent une date pour la catastrophe : 2012. Le nouveau ministre de l’energie américain, Steven Chu, prix Nobel de physique, dit lui-même son inquiétude : « La grande peur, c’est que la toundra se réchauffe, que ces microbes se réveillent, et qu’ils s’attaquent à ces réserves de carbone, qui seraient libérées dans l’atmosphère. Dès lors, quoi que fassent les humains, la situation serait hors de contrôle. » . D’autres savants, rassurants, disent au contraire que l’impact de ces bactéries sur le climat n’aura pas lieu avant 20.000 ans, en particulier parce que le niveau des mers va monter.
Pourquoi parle-t-on pas d’avantage de ces énormes menaces ? On peut comprendre l’hésitation d’un pouvoir politique devant le risque d’affoler des opinions publiques, de déclencher des réactions incontrôlables. Il n’empêche : le politique doit la vérité à l’espèce humaine, comme le médecin la doit à chaque etre humain. Et, comme le médecin ne peut affirmer qu’un diagnostic et proposer un traitement, le politique ne peut que proposer une analyse et une action.
Autrement dit, sur ces deux sujets comme sur tant d’autres, il est urgent d’en savoir plus : Soit il s’agit de craintes vaines ; et autant les écarter tout de suite. Soit il s’agit de danger sérieux ; et alors, rien n’est plus urgent que de s’en occuper.