Pendant que les Français avaient les yeux fixes sur le vote d’un dixième d’entre eux, soit l’équivalent d’une élection régionale partielle, pour désigner un des quinze candidats qui s’opposeront en avril prochain pour l’élection du prochain président de la République, le monde n’a pas cessé de tourner.
En Arctique, la température s’est installée à 20 degrés (vingt, pas deux) au dessus de la normale saisonnière. En Amérique du Nord, un nouveau président improbable à cru avoir le pouvoir de nommer le dirigeant de l extrême droite de la Grande Bretagne comme l’ambassadeur de ce pays a Washington.
En Amérique Latine, la guerre civile s’installe au Venezuela, pendant que s’éteint un légendaire tyran à Cuba. En Afrique, le chaos pointe au Nigeria, le plus grand pays du continent, et la guerre civile gagné d’autres pays, comme l’Ouganda et l’Éthiopie.
En Asie de l’est, les tensions montent entre les deux Corees. En Europe de L’Est rien n’est réglé en Ukraine ni à Kaliningrad. Au Moyen Orient, la Turquie, devenue une dictature, menace de renvoyer d’un jour à l’autre près de deux millions de migrants vers la Grèce.
En Israël, de mystérieux incendies on prit de court un gouvernement si mal prépare qu’il a du, contre son gré, accepter l’aide magnifique des pompiers palestiniens.
Au Liban, 1,5 millions de réfugiés syriens, reçus généreusement dans un petit pays de 4 millions d’habitants, tentent de survivre sans trop gêner leurs hôtes.
A quelques kilomètres, à Alep, une population prise en otage entre tous les feux, meure sous les bombes d’un tyran.
En Irak, Mossoul est sur le point de tomber, sans les chefs de Daesh, partis depuis longtemps sous d’autres cieux.
En Europe, la Grande Bretagne affirme son désir d’une rupture brutale avec l’union Européenne, sans que personne n’y ait véritablement réfléchi aux conséquences. L’Italie s’apprête à voter « non » à un référendum sur une réforme constitutionnelle nécessaire mais mal preparee, ce qui pourrait conduire rapidement à l’arrivée au pouvoir d’un parti , Cinque Stelle, dont le programme se résume à la sortie du pays de la zone Euro, ce qui mettrait fin à la monnaie unique, comme nous la connaissons. Enfin, des progrès considérables ont été accompli depuis trois mois que dure cette campagne en économie digitale, en biotechnologie, en neurosciences.
De tout cela, de chacun de ces points, dont personne ne doit douter qu’ils auront une influence majeure sur l’avenir de notre pays, et sur lesquels le prochain président de la République française aura à prendre position , il ne fut pas question dans les quatre débats télévisés qui ont opposés les candidats à la primaire de la droite. Ils avaient trop à faire , sans doute, avec le taux de tva et le nombre de fonctionnaires, sujets d’importance certes considérable, mais qui dépendront en fait non du Président de la république mais d’un parlement dont le prochain président, qui qu’il soit, devra apprendre à se méfier.
Ainsi va la France, en tout cas, une toute petite partie de la France.
Sans doute faut il maintenant, espérer que, dans la primaires des gauches ( j’espère pour elles de toutes les gauches enfin rassemblées) , et surtout dans la campagne présidentielle qui suivra, ne pas oublier ces enjeux.
En distinguant plus clairement les enjeux de compétence présidentielle, qui sont ceux là, parce qu’ils touchent à la souveraineté et à la sécurité du pays. Et ceux qui sont de compétence législative, qui concernent la vie concrète et quotidienne des Français, et qui ont occupé l’essentiel du débat de la primaire des droites et du centre.
En espérant aussi que, d’ici là, aucun des risques ici décrits ne se sera réalisé, bouleversant l’agenda même de nos enjeux.