Que préconisez-vous pour une vraie réforme des retraites?
Il faut une réforme des retraites équilibrée en prenant toutes les mesures possibles. Notamment iI faut une réforme en donnant la possibilité à davantage de gens d’être en capacité de la financer. Il faut équilibrer le mode de financement qui ne doit pas uniquement reposer sur les revenus du travail mais aussi sur les revenus de l’épargne.
La commission de la libération de la croissance que vous présidez s’apprête à remettre un rapport. Cette problématique et plus globalement celle de la dette ont été au cœur de la réflexion?
J’en ai fait un point central. Nous remettons un rapport intérimaire au président de la République dans les jours qui viennent. Un rapport définitif est prévu au mois de juillet. Le désendettement de l’État, la compétitivité et l’emploi sont trois sujets majeurs que nous avons eu à traiter.
En France, on a du mal à réformer en pro-fondeur. Quelles sont vos solutions?
Il faut un plan d’urgence dès 2010 pour trouver 50 milliards d’euros en deux ans. Il convient de distinguer très clairement budget d’investissement et de fonctionnement. Il faut favoriser des dépenses de croissance en investissant dans les hautes technologies ou la formation. Il faut également faire des économies sur l’organisation de l’État en supprimant, par exemple, l’empilement, la superposition des structures administratives…
Faut-il réduire le bouclier fiscal?
Il faut sans doute réduire le bouclier fiscal sachant que cela ne représenterait qu’une somme dérisoire au regard des besoins, et, mesure parmi d’autres aussi, supprimer les avantages fiscaux liés aux heures supplémentaires.
Avec une dette publique correspondant à 77% de son PIB, la France court-elle à la faillite?
L’histoire montre que lorsque la dette publique dépasse 90 % du PIB, cela devient extrêmement dangereux. L’Occident est menacé de ruine. La France est certainement menacée de récession brutale et de coupes très profondes dans les services publics si l’on ne prend pas des mesures très vite. Cela ne peut pas durer, on ne peut plus vivre au-dessus de nos moyens.
Propos recueillis par lIarJory CHOURAQUI