Le paysage dans lequel se dérouleront les élections présidentielles françaises commence à se préciser ; il serait temps pour les candidats d’en tenir compte.
Pour ne parler que d’eux, quatre défis majeurs vont se présenter dans les deux années à venir et ils auront un impact considérable sur les marges de manoeuvre dont pourrait disposer le prochain président français.
1. Dans le monde, un ralentissement économique majeur a commencé. La vitesse des bateaux de commerce ralentit sur toutes les mers. Le Baltic Dry Index, excellent baromètre du commerce mondial vient de replonger au niveau de 2002 et s’approche désormais de son plus bas niveau atteint fin 2008. La croissance ralentit en Chine, en Inde, au Brésil, en Afrique. Même les pays les plus prometteurs du monde vont avoir du mal à créer assez d’emplois pour leurs jeunesses. L’Europe entrera en récession. Au total, la moyenne de la croissance mondiale n’atteindra pas 3%, le niveau le plus bas – excepté 2009 – depuis plus de dix ans. Pour la France, cela veut dire que nos exportations seront encore plus difficiles. Cela veut dire aussi qu’il faudra choisir assez vite entre un protectionnisme provisoirement salvateur et un grand plan pour relancer la machine mondiale.
2. En Europe, malgré l’intervention massive, historique, de la BCE, qui va donner à tort le sentiment que l’étau se desserre, la situation de la dette publique de la plupart des pays va bientôt devenir intenable : pour la réduire, il faudrait des plans d’austérité, dont la simultanéité ne ferait qu’aggraver la récession, réduire les recettes fiscales et augmenter les dépenses sociales. Il faudra donc choisir entre se doter de moyens fédéraux de lancer de grands travaux ou renoncer à l’euro. Entre un fédéralisme démocratique, ou l’effondrement du seul outil actuel, fédéral, la Banque Centrale.
3. Aux Etats-Unis, après l’euphorie provoquée par la masse d’argent déversée en année préélectorale, on comprendra que, qui que ce soit qui l’emporte en novembre prochain, le pays connaitra de très grande difficultés. Si Barak Obama est réélu, il n’aura pas la majorité dans les deux chambres du Congrès et ne pourra pas augmenter suffisamment les impôts pour enrayer la croissance exponentielle de la dette publique. Et s’il est battu, son successeur républicain sera tenu par ses promesses de réduction des impôts. Dans les deux cas, le dollar s’effondrera, ce qui mettra encore plus en péril la croissance en Europe, et, en particulier, les exportations françaises. Que faire alors pour forcer les Américains à être au moins aussi rigoureux qu’ils prétendent vouloir convaincre les Européens de l’être ?
4. Dans le monde musulman enfin, d’immenses choix sont nécessaires : l’Egypte n’a plus que trois mois de ressources devant elle pour importer ce dont elle a besoin, avant que son économie ne s’effondre. La Tunisie ne va guère mieux. La Syrie reste un lieu de martyr. En Iran, la poursuite entêtée du programme nucléaire rend de plus en plus vraisemblable une intervention militaire, avant ou après les élections présidentielles américaines. Que faire, face à chacune de ces situations ? S’en laver les mains ou intervenir ? Et avec quels moyens ?
Sur tout cela, on attend toujours que les candidats s’expriment.
« En Iran, la poursuite entêtée du programme nucléaire rend de plus en plus vraisemblable une intervention militaire. »
C’est lamentable !
On nous refait le coup de l’arme de destruction massive pour frapper l’Iran. Et comme par hasard l’Iran produit du pétrole. toute ressemblance avec un pays voisin ne serait que pure coïncidence bien-sur.
L’échec du bilan des guerres l’Afghanistan et d’Irak n’a pas suffit ? apparemment non.
En quoi l’armement nucléaire Iranien est moins légitime que le notre ? ou que celui de la Chine ou d’Israël ?
Si nous attaquons l’Iran, nous attaquons un partenaire commercial de la Chine… Et là on franchirait une ligne qui déstabiliserait nos relations avec l’empire du milieu.
De grâce, ne commencez pas a votre tour à nous vendre la prochaine guerre…