Le rapport d’une commission présidée par un juge sud africain respecté, Richard Goldstone, arrive à la conclusion que « en lançant, dans certains cas, des attaques contre des civils sans objectifs militaires » (lors de l’opération militaire israélienne à Gaza de décembre-janvier) les Forces armées israéliennes ont commis « des actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être par certains aspects à des crimes contre l’humanité ». Terrible accusation ; et si le rapport reconnait que l’armée israélienne a fait des « efforts significatifs pour prévenir les civils avant les attaques », il leur reproche d’avoir été inefficaces et il enjoint à Israël de mener une enquête nationale indépendante et de bonne foi dans les 6 mois, sous peine de voir le Conseil de sécurité renvoyer des officiers israéliens devant le Procureur de la Cour Pénale Internationale de la Haye .
Ce rapport rappelle a juste titre qu il y a eu, dans cette bataille, des bavures scandaleuses, de la part des palestiniens comme des israéliens, (qui ont tiré sur des civils, et sur leurs propres soldats et utilisé des obus au phosphore ) ; mais il est aussi bourré d’erreurs , révélatrices d’une question fondamentale pour les démocraties .
Ecrit à la demande d’un comité des droits de l’homme de l’ONU, où dominent des dictatures, il désigne à plusieurs reprises Israël comme « l’ennemi » ; il ne rappelle pas que l’état Hébreu s’est retiré unilatéralement de Gaza ; il ne dit pas que Tsahal, avant de répliquer , avait reçu 12.000 rockets tirées depuis Gaza ; il ne mentionne pas le témoignage des habitants de Sderot, sans cesse bombardés, pourtant interrogés par la commission , mais cite longuement les témoignages des habitants de Gaza tous entendus lors d’audiences télévisées, c’est-à-dire dans une ambiance de terreur, qui les conduit à nier que le Hamas forçait les civils à servir de bouclier humain, ce dont pourtant se vantent les dirigeants de ce mouvement .
Plus encore, le rapport ose dire, sans craindre le ridicule, qu’en Israël, seule démocratie de la région, existe une « répression de la dissidence », démontrant une incroyable méconnaissance de la réalité d’un pays où un ministre de la défense et un premier ministre ont été contraint à la démission par une marche de plus du dixième de la population du pays (imagine t on une marche de plus de six millions de Français ?). Et Israël le confirmera surement en nommant une commission d’enquête indépendante qui sanctionnera, une fois de plus, ceux qui auraient commis des fautes, ou peut etre même des crimes, dans la conduite de ces opérations.
Mais ce rapport est aussi très révélateur de l’évolution de l’attitude de quelques institutions internationales à l’égard d’Israël, à qui on veut maintenant nier le droit à la légitime défense : selon le Comité international de la Croix Rouge, en charge du droit de la guerre, ce droit, reconnu pourtant par l’article 51 de la Charte des Nations Unies, ne pourrait pas s’exercer contre des terroristes qu’il faudrait arrêter et juger comme des criminels de droit commun, et non pas combattre comme des ennemis.
Les autres démocraties devraient se méfier : Si elles laissent traiter ainsi Israël, elles seront les prochaines victimes de cette jurisprudence, parce qu’on exigera aussi d’elles ce qu’on ne pourra évidemment pas réclamer à leur adversaires.