La démocratie américaine, dit-on, est un modèle idéal. Et depuis Tocqueville (qui l’admirait tout en décelant le risque de la voir déraper un jour en dictature), peu de gens se sont risqués à en critiquer les principes constitutionnels. Chacun y voyait en particulier un modèle quasi parfait de séparation des pouvoirs, dans l’intérêt du pays.
Alors que la crise grecque semble s’éloigner, l’arrivée à la présidence tournante de l’Union europeenne de la Pologne renvoie aux liens étroits et mystérieux entre la monnaie et la défense dans toute l’histoire humaine.
Tous les evenements du moment ( crise financière, problèmes climatiques, nucléaires ou militaires) renvoient à la nécessité d’un ordre de droit planétaire. Et donc d’une nouvelle organisation du monde.
Avec la déclaration conjointe des présidents américains et français, et du premier ministre britannique, les opérations militaires en Lybie semblent, sans que les Parlements de ces trois pays en aient débattu, entrer dans une nouvelle phase : il ne s’agit plus de protéger la vie de civils menacés, comme le demandait la résolution numéro 1973 du Conseil de Sécurité de l’ONU, mais de se débarrasser de Kadhafi.
Deux sujets en apparence sans rapport ont occupé et occupent encore les esprits : la crise financière mondiale et l’accident nucléaire au Japon. De fait, ils ont d’innombrables points communs.
Une fois de plus, un problème qu’on pensait local devient planétaire: vous avez aimé les subprimes californiens? Vous adorerez les déchets nucléaires japonais…
Quelques dirigeants, dont ceux de la France, se sont embarqués la fleur au fusil dans un conflit incertain contre le dictateur fou de Lybie, sans répondre à trois questions qui auraient méritées d’être discutées publiquement avec l’opinion, et au moins avec le Parlement, avant que le premier missile ne soit tiré par un avion français…
Il faut raisonner aujourd’hui différemment dans la gestion des risques.