Lorsque le Secrétaire général de l’ONU m’a demandé de préparer un rapport sur la prolifération et le trafic nucléaires, je ne m’attendais pas à tirer des conclusions aussi terrifiantes. En rencontrant ministres, savants, diplomates, policiers, douaniers, ingénieurs, militaires et experts, à Moscou, Washington, Paris, Bonn, Bruxelles, Pékin, Alma-Ata, Vienne et autres lieux, j’ai été chaque fois plus sidéré par mes découvertes: non seulement le désordre est immense, non seulement tous les bazars de trafiquants ont ouvert grand leurs portes, mais le monde, mû par une foi aveugle en la science, se laisse entraîner vers une accumulation incontrôlable de matières et de technologies meurtrières. D’où la nécessité de repenser tous les concepts jusqu’ici confortablement manipulés par des experts rassurants.
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