Avant la fin du spectacle, quand l’océan de musiques et de prières sera au plus fort de sa houle, Mortimer tuera son fils. Pour le sauver. Et pour sauver le monde.
… Après tout ce qu’il vient de vivre, ces mois de chagrin et de doutes, d’espoirs et de stupeurs, voici venu le moment. Ne pas reculer. Faire valoir ce que doit. S’il renonçait maintenant, rien n’aurait servi de rien depuis l’aube des temps. Et l’abomination s’accomplirait.
En finir. Se préparer. Guetter la longue silhouette manipulant son boulier, qui se laissera bientôt porter par les vagues de rumeurs psalmodiées. Pantin véhément, Jonathan proférera ses malédictions et ses délires, très vite, comme s’il redoutait de s’entendre réfléchir, de se souvenir de lui-même. Ne pas s’attendrir. L’homme aux tambours d’acier n’a rien à voir avec l’enfant inquiet, l’adolescent fragile, tantôt admiré, tantôt redouté, poursuivi et enfin perdu. Qu’il aille au bout de son destin. Pour l’amour des hommes…