D’un caravansérail à l’autre
Après le dernier sommet de l’Union Europeenne, qui fut un désastre pour les pays endettés, voici qu’arrive le sommet du G20, qui ne s’annonce guère mieux.
Après le dernier sommet de l’Union Europeenne, qui fut un désastre pour les pays endettés, voici qu’arrive le sommet du G20, qui ne s’annonce guère mieux.
On va sans doute réussir à passer à coté de la catastrophe. Après avoir résisté si longtemps, pour plaire aux lobbys bancaires, on va mettre en place, avec beaucoup de retard les instruments minimaux pour résister un temps à la crise. Sans rien régler au fond, parce qu’on ne se sera pas attaqué à la racine des problèmes, qui est l’absence d’un état de droit mondial.
Pourquoi faut-il que les faits ressemblent tellement à ce qui était prévu ? Pourquoi faut-il que les politiques réagissent avec tant de retard aux évidences ? Pourquoi faut-il qu’ils continuent de penser qu’il n’est pas de problème qu’une absence de solution ne finisse par résoudre ? Pourquoi faut-il qu’ils essaient toujours de régler au dernier moment des problèmes connus depuis des années ?
En survolant cette semaine l’île que se partagent Haïti et la République dominicaine, je pensais à cette réplique de Bubble, le pathétique dealer des bas fonds de Baltimore, découvrant le quartier aisé de la même ville, où vivent l’ex-femme et les enfants du policier dont il est l’indic, dans le quatrième épisode de la première saison d’une de mes séries américaines préférées, the Wire…
Les élections aux primaires socialistes laissent présager que, cette semaine comme les suivantes, il sera surtout question dans les médias français et dans les débats entre dirigeants politiques, de gauche et de droite, de contentieux anciens, d’alliances nouvelles, d’emplois jeunes, de démondialisation, de contrat de génération, et autres problèmes passionnants…
Les défis que devront affronter la France et les Français à partir de 2012 sont gigantesques : une dette publique égale au PIB ; 4 millions de chômeurs ; 70 milliards d’euros de déficit extérieur, une perte vertigineuse de compétitivité ; une désindustrialisation extraordinairement rapide ; des choix énergétiques et environnementaux incertains ; une pauvreté de plus en plus étendue ; une précarité gagnant les classes moyennes…
Pendant que les socialistes se laissent piéger dans un étrange débat de la primaire (où les candidats ne sont interrogés que sur des sujets qui ne sont pas de compétence présidentielle, mais parlementaire, sans qu’on leur demande quoi que ce soit sur la défense, l’Europe ou la politique étrangère, ni sur aucun des grands sujets de société dont le Président est comptable)…