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La République Dominicaine est un pays fascinant. Son histoire d’abord la rend unique : c’est sur cette terre que Christophe Colomb a débarqué pour la première fois en 1492. Aujourd’hui, on y trouve la première université et la première église du Nouveau Monde. Sa position géographique est également unique. Peu de pays se trouvent, comme la République Dominicaine, à l’exacte frontière entre les pays du Nord et les pays du Sud. Les relations avec son voisin Haïti sont depuis toujours, mais encore plus depuis le terrible tremblement de terre de Janvier 2010, une part essentielle du développement du pays. Enfin, la réussite économique des quarante dernières années est spectaculaire. La cohésion et le dynamisme du peuple dominicain ont été les clés de cette réussite.
Alors pourquoi un rapport de plus sur l’avenir de la République Dominicaine ? Une Stratégie Nationale de Développement, démarrée il y a deux ans, est sur le point d’être votée. Ce plan ambitieux, exhaustif, et clairvoyant définit les objectifs d’un développement de long terme. Mais les dix dernières années ont révélé des faiblesses dans le modèle sur lequel la société dominicaine s’est basée jusqu’à présent. Des faiblesses d’abord institutionnelles, qui demandent un important travail pour recréer la confiance dans la société. Le secteur privé n’innove que très peu et se projette difficilement dans l’avenir, préférant se développer « en enclave ». La population devient de plus en plus individualiste, prête à faire reposer le coût de l’électricité sur son voisin. Ce rapport tente de formuler des propositions très concrètes, qui peuvent toutes être initiées dans un horizon de cinq ans, et qui aideront à reconstruire des bases solides sur lesquelles la Stratégie Nationale de Développement pourra s’appuyer.
Ce travail est issu de la réflexion commune de six experts internationaux, Cyrille Arnould, Mathilde Lemoine, Jeffrey Owens, Mario Pezzini, Marc Stubbe, Ian Whitman et de cinq experts dominicains, Pepe Abreu, Rosa Rita Alvarez, Carlos Asilis, José Luis Corripio, Eduardo Jorge Prats, réunis dans une Commission du 8 au 12 octobre 2010. La Commission a appuyé ses travaux sur une étude durant laquelle nous avons interrogé plus d’une centaine d’acteurs dominicains et internationaux, venant des secteurs publics, privés et des organisations internationales. Nous avons également étudié les nombreux rapports très détaillés qui existent déjà sur le pays.